Interview de Robert K. Weiss,
cocréateur de Sliders
publiée dans le N°30 de Génération Séries

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Le Minuteur :
Quand et comment avez-vous eu l'idée de Sliders ?

Robert K. Weiss :

Robert Weiss

 

J'étais depuis longtemps à la recherche d'un concept de série qui pourrait durer 100 épisodes. J'en suis venu à m'intéresser aux univers parallèles en étudiant les "nouvelles" théories de la physique. Dans ma tête, j'avais mélangé une histoire de SF intitulée "By His Bootstraps" et "Au cœur du temps", la série d'Irwin Allen. En fait, je voyais Sliders comme une approche latérale d'Au cœur du temps où les voyages ne s'effectueraient pas à travers le temps, mais entre différentes Terres et au même moment. Pendant que j'y pense, c'est ma voix qui susurre "Sliders" dans le générique original et dans l'animation avant les publicités !

 

 


GD :
C'est une vraie révélation ! Quels sont les épisodes dont vous êtes le plus fier ?

RKW :
Au bout de cinq ans, c'est toujours le pilote. C'est là où tout ce que nous voulions faire de Sliders a été le mieux transposé à l'écran.

GD :
Avec Sliders, vous avez imprimé un nouveau souffle à la science-fiction. Quelles ont été vos influences ?

RKW :
J'aime la science-fiction depuis ma plus tendre enfance. C'étaient mes lectures favorites, en particulier des nouvelles. Parmi mes auteurs préférés, je citerai Heinlein, Van Vogt et Asimov. J'ai toujours préféré la vraie science-fiction à la fantasy. Parmi les classiques du cinéma, j'aime Destination Lune, Planète interdite et Le jour où la Terre s'arrêta. A la télévision, j'adorais Way Out Lune, anthologie de SF, La Quatrième Dimension, Au-delà du réel et Ernie Kovacs (un célèbre comique des années 50). Je lisais aussi religieusement Mad. A l'époque, ce magazine satirique proposait une rubrique intitulée "Scenes We Like to See" (Les scènes que nous avons aimées) dans laquelle était raconté un film apparemment banal mais se terminant sur un retournement de situation étonnant. C'est de là qu'est né mon intérêt pour les univers parallèles.

GD :
A propos d'humour vous avez rencontré beaucoup de succès avec The Blues Brothers et la série Dream On. Avez-vous inséré dans Sliders le même genre d'humour ou, au contraire, avez-vous inventé un humour spécifique à Sliders ?isode or scene you are especially proud of? Why?

RKW :
Dès sa conception originelle, et comme le prouve le pilote, I'humour était un des ingrédients caractéristiques de Sliders. Tracy Tormé et moi pensions que ne pas se prendre au sérieux serait une des clefs du succès de la série. Nous pensions que les différences de cultures des Terres parallèles étaient une source inépuisable de situations comiques. Malheureusement, à chaque saison, cet élément disparaissait un peu plus de l'élaboration des scénarios. C'est dommage, car cela aurait pu devenir une véritable marque de fabrique pour la série.

GD :
Vous semblez avoir quelques regrets . Certains arcs auraient-ils pu étre mieux développés. Pensez-vous que la satire sociale était parfois trop caricaturale ?

RKW :
Dans l'ensemble, Sliders a souffert de ses scénarios au fil de ces dernières années. Bien sûr, il y a eu des exceptions mais, en général, la série est tombée dans le piège de la répétition et avait recours aux mêmes artifices d'épisode en épisode. Je n'ai pas non plus aimé l'évolution du personnage de Rembrandt. Plus le temps passait, plus il perdait son charme et son humour. Faire dans la satire est assez difficile. Cela demande beaucoup de maîtrise dans l'écriture. Si on passe à côté, le résultat peut être catastrophique. Sliders a parfois réussi son coup, et parfois non.

GD :
Quel est votre sentiment face à la récente annulation de la série par Sci-Fi Channel ?

RKW :
En dehors des critiques que je peux adresser à la série, j'ai été très déçu par cette annulation. J'ai reçu énormément de mails de fans qui exprimaient leur confusion étant donné que Sliders était le programme le plus regardé de Sci-Fi Channel ! La vérité, c'est que la télévision, c'est du business et que les chaînes doivent tenir compte de nombreux éléments pour établir leur programmation : Sci-Fi avait ses raisons. "C'est la guerre !"1 (Il le dit en français). Ma seule consolation est que, quelque part, dans un univers parallèle, la série a été renouvelée pour cinq saisons et que Jerry O'Connell en est toujours la vedette

GD :
Malheureusement sur notre Terre, il semble être trop tard. Mais auriez vous envie de réaliser un film qui concluerait l'histoire des Glisseurs et répondrait aux nombreuses questions restées sans réponse ?

RKW :
Oui, j'y ai déjà réfléchi. J'ai quelques idées qui permettraient de rebondir, mais je ne peux pas en dire plus pour l'instant.

GD :
Cela ne pourra qu'être intéressant ! Par ailleurs, quels sont vos projets ?

RKW :
Je me prépare à réaliser un film intitulé "The Ladies' Man" avec Jim Meadows et Will Farrel, du Saturday Night Live, Lee Evans, talentueux acteur comique britannique, et Billy Dee Williams. C'est l'histoire d'un homme qui doit se battre avec ce cas de conscience : tant de femmes et si peu de temps ! Mon autre film, "Superstar", avec Molly Shannon, Harlan Williams et Glynnis Johns, sort en octobre aux Etats-Unis. D'autre part, je suis vice-président de la Fondation X-Prize, une organisation qui sponsorisera à hauteur de dix millions de dollars le premier groupe de civils à faire un voyage suborbital dans l'espace avec un vaisseau réutilisable...

GD :
Et si vous aviez la possibilité de voyager à travers des univers parallèles, comme Quinn, penseriez-vous être un bon Glisseur ?

RKW :
Oui, car j'adore les surprises et avoir à réfléchir très vite dans des situations difficiles. Je pourrais toutefois avoir envie de rester sur un monde idyllique, mais le Minuteur me rappellerait très vite qu'il faut glisser à temps !

Merci à Robert K. Weiss d'avoir répondu à mes questions !

 

 

 

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